Critique théâtrale : L’Esprit de famille

 

Étant abonnée au forfait théâtre de la Maison de la Culture de Gatineau, j’ai l’occasion d’aller voir une pièce de théâtre par mois. Le théâtre, c’est comme le cinéma, mais en mieux : il y a souvent beaucoup d’interaction avec le public et les émotions passent encore plus facilement.

Hier, donc, je suis allée voir une pièce qui s’intitule Esprit de famille. Originalement écrite par le Français Éric Assous mais adaptée par l’auteur québécois Michel Tremblay, cette pièce nous transporte dans l’univers d’une famille qui se rencontre à l’occasion d’une pendaison de crémaillère chez François et Nicole, qui ont récemment troqués leur appartement de l’Île-des-Soeurs pour une maison de campagne, qui, soit-dit en passant, est un magnifique décor. Voulant bien faire, Nicole a aussi invité la secrétaire de son mari, Talia, à se joindre à la fête. On se rendra vite compte que François, David et Yvon, trois frères, sont tellement proches qu’ils se partagent tout, même les femmes!

La pièce est donc une comédie qui porte entre autres sur les hauts et les bas de la vie de couple ainsi que  les joies réelles ou surjouées de la vie familiale. C’est une pièce de théâtre somme toute sympathique, malgré le fait qu’on ressente du début à la fin un certain malaise de voir les hommes patiner pour essayer de cacher leur attirance envers la mystérieuse Talia devant des femmes qui ont peine à cacher leur jalousie. On découvre aussi l’hypocrisie qui peut s’installer entre les membres d’une même famille.

Les acteurs jouant dans cette pièce sont pour la plupart assez connus, comme Anne Casabonne, que les gens ont pu voir dans le téléroman La Galère et qui interprète le personnage de Chrystelle, la femme de David (Yves Bélanger), agente d’immeubles, mère d’un enfant surdoué et amatrice de tout ce qui est luxueux. Catherine Fleurant interprète pour sa part la fameuse Talia, tandis que Catherine-Anne Toupin interprète la délicieusement niaise Nicole et Antoine Durand joue François. Viennent s’ajouter à eux une Linda Sorgini (mieux connue sous le nom de Martine, dans la pièce) une professeure de français cinglante et un peu cinglée et un Roger La Rue sympathique en tant qu’avocat de la famille et mari (bien malgré lui) de Martine, celle qui a tout sauf la langue dans sa poche.

Bref, cette incursion dans la vie d’une famille québécoise typique m’a plu sans pour autant m’impressionner. J’aurais aimé rire un peu plus. J’accorde à cette mise en scène de Monique Duceppe  la note de 7/10.